vous pourrez voir Carmina Burana de Claude Brumachon en 2020
Quelques mots à l’origine de la création de Claude Brumachon pour le Grand Ballet de Genève
J’imagine et je vois 14 ou 15 danseurs sur le sol, sortant de terre. Hypothétique enfer de Dante. Sont-ils avalés par l’Enfer ou se dirigent-ils vers le Paradis ? il y a du Bosch, du Dürer et du Bacon : Jardin des Délices ou enfer des plaisirs. Il y a des âmes errantes entre la fortune et la pauvreté. Balancier d’un destin qui nous invite d’un côté ou de l’autre.
Je vois de la condition humaine dans ces personnages au sol. Une terre qui croule, qui se décrépit, qui se détruit, qui se brûle. Au-dessus d’elle, au-dessus d’eux, six femmes. Six déesses.
Vénus parfaite apparition de la déesse de la beauté et de l’amour. Flora divinité des fleurs et des jardins — imaginer les fleurs s’épanouissant sur sa peau. Fortuna destin et chance. Phoébé déesse de la lune, sœur d’Apollon. Hécube épouse de Priam, dernier roi de Troie et Philomèle qui fut changée en rossignol.
S’impose alors la musique : cette ouverture Ô Fortuna. Sombre lourde tellurique chthonienne. Ombre lumière.
Il me faut absolument penser ces six femmes qui dominent l’humanité et dressent le sacré, l’amour, la pauvreté, le pouvoir et le salut et le courage et la détresse. Flora en fleur, Fortuna en rouge, Hécube en noir, Phoébé en Jaune, Philomèle en plume, Vénus de chair en transparence en peau. Les saisons d’une Terre, les sentiments d’une humanité, les animaux d’une nature, les pouvoirs de la pensée, l’élévation de la spiritualité.
Je cherche comme toujours ce « Quelque chose d’inachevé pourtant achevé ». La ligne et le chaos. Le structuré déstructuré.
Paris février 2015, éclats d’un carnet de notes.
Représentation(s)
Carmina Buranales 13-14-15-16 janvier, Odyssud, Blagnac à 20h30
le 19 janvier , Espace Malraux, Théâtre de Joué les Tours à 20h30
le 21 janvier, théâtre Saint Louis, Cholet à 20h30
le 23 janvier, Olympia, Arcachon à 20h45
Interprètes actuels
Par le Ballet du Grand théâtre de Genève
La presse en parle
Nice matin-18dec17-Carmina Burana
Carmina-Sophie Barenne
Comment avez-vous abordé cette œuvre qui, loin d’être neutre, résonne aux oreilles de tous à la simple évocation ?
C’est en effet une œuvre très connotée que l’on n’aborde pas sans une légère appréhension. Je m’en suis détaché en l’écoutant dans des lieux écrasants de beauté dans la Death Valley ou dans les montagnes pyrénéennes et en me laissant envahir par la sensation puissante de nature. L’animalité et le végétal sont l’essence même de mon inspiration et constitue la base de mon écriture…
Un article de Bérangère Alfort