HORS NORMES est une pièce de passage.
Où il est question d’élan
Où il est question de rencontre
Où il est question de masculin et de féminin
Où se joue des questionnements politiques
Où se trame des instants T rapides
Hors normes prend racine à l’intérieur même des cinq interprètes. Une quête, des questions, notre actualité ou : comment s’emparer des problématiques majeures de notre époque.
Ces cinq-là se connaissent. Ils ont partagé d’intenses moments dansés. Ils communiquent avec le corps de manière indicible. Chacun des personnages donne une danse qui lui est propre et par le biais d’une magie corporelle iel va incruster ces modules chorégraphiques à l’intérieur des autres modules chorégraphiques. C’est la danse des poupées gigognes ça s’emboite ça se désemboite, ça se construit ça se déconstruit comme un puzzle.
Ils s’appellent Oriana Christian Ernest Benjamin et Claude.
Leurs mondes se télescope. Forcément comme à l’habitude il faudra trouver une logique dans cet illogisme. Construire une chorégraphie harmonieuse faite de caractères bien trempés. Comment cinq interprètes qui se connaissent parfaitement bien peuvent emboiter leurs pas, leurs bras, leurs torses si différents et créer ensemble, collectivement une évidence. Tout l’art se pose là, dans ce jeu de Hors Normes. J’écoute. Je m’instruis. J’accueille les propositions et je mets en scène.
Il est question d’installation, de textes, d’immobilité et d’images peut-être.
J’imagine une scénographie foutraque. Les connaissant particulièrement je sens leur nécessité à exprimer ce quelque chose, ensemble. Hors normes se fout du temps, se fout des nostalgies, Hors normes est là questionnante interrogeante. Elle se nourrit goulument des informations de notre temps. Elle s’amuse des contradictions humaines.
Présente, instant T, là, autrement, plus loin, différente.
J’ai envie pour cette ultime création de redistribuer mes cartes avec les gens d’excellence qui ont défendu mon travail.
Hors normes s’appuie sur le direct.
Elle se joue des étiquettes, se joue des prétentions intellectuelles.
Elle s’amuse à titiller et tintinnabule dans l’espace. C’est une poésie dansée, toxique et déstructurée. Elle peut si elle veut nommer l’innommable. Elle peut dire ou danser des incompréhensions. En tout état de cause dans ma gestation chorégraphique, elle est libre.
Claude Brumachon
COPEAUX DE NOUS-MEMES
Hors normes se glisse à l’intérieur des interstices
S’insurge et crie son mécontentement
Il se danse aveugle les yeux ouverts
Un bonhomme libre-enchainé
Il déambule ses hanches avec provocation
Il est têtu et terriblement attachant
Elle caresse les cheveux de l’autre
Hors normes s’apaise parfois
Pantagruélique il peut dévorer
En équilibre il étire ses tendons
Quand il s’alonge son visage fait des grimaces
Enflammé il se consume
Ses lèvres jouent à la girafe
Ses nerfs nerveux s’énervent
Parfois dans la montagne il s’affole
Il bascule dans le vide se rattrape in extremis et s’agite.
Il est braillard
Hors normes distribue du rêve et des frayeurs
Mi-figue mi-raisin
Bancale, à trois pattes il a besoin d’une cale
L’esprit électrique du penseur.
L’emprise tellurique du danseur
Silence on tourne
Un peu de cendre au bout des cheveux
Une main qui attrape une main qui dérape une main appuyée
Le sifflement des alouettes
Et si on repensait le monde
Claude Brumachon /Benjamin Lamarche
Représentation(s)
Hors NormesLe 7 septembre 2025 – festival le Temps d’aimer-Casino/Biarrtiz à 19h
Le 12 septembre 2025 – Parc de Bel Air – Vertou (44)